Pas contente, la CFDT.
Dans une lettre ouverte adressée jeudi à François Hollande, à qui il demande de
ne « pas laisser les salariés être sacrifiés », son leader de l'usine
ArcelorMittal de Florange (Moselle), Édouard Martin, pointe les « mensonges,
absurdités et vérités » à propos de l'aciérie lorraine.
« On
fait payer Florange. Ça fera du bruit, mais ça se fera quand même, pense
Mittal. Dans notre système français, seul le gouvernement peut l'empêcher. Le
gouvernement laissera-t-il faire? », interroge Édouard Martin dans sa
lettre, publiée jeudi soir sur le site Internet du quotidien Le Républicain
lorrain.
« Monsieur
le Président, après vos promesses, nous laisserez-vous être sacrifiés sans
comprendre et arrêter cette mécanique à nous broyer? », poursuit-il.
Le
responsable CFDT conteste notamment l'accord conclu fin novembre entre le
Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le numéro un mondial de l'acier.
« Il
n'y aura pas de plan social parce que la pyramide des âges de l'usine conduira
au départ naturel de plus de 600 personnes en trois ans. Dès lors, faire un
plan social coûterait plus cher à Mittal qui devrait payer les indemnités de
licenciement », estime M. Martin. « Ne pas avoir de plan social est
une bonne chose, mais ce n'est pas une victoire », souligne-t-il.
L'engagement
de Mittal à investir 180 millions d'euros sur le site mosellan est également
critiqué, car « ce montant contient les dépenses opérationnelles et de
maintenance: ce qui reste pour les investissements stratégiques est insuffisant »,
estime le syndicaliste.
« Même
la maintenance n'est plus faite correctement, les dépenses ont été divisées par
deux depuis 2008 et Florange, comme Gandrange naguère et la plupart des usines
de Mittal, est une usine qui se dégrade à vue d'œil », écrit-il au
président de la République.
La
fermeture des hauts fourneaux P3 et P6, les derniers de Lorraine, est dénoncée
par M. Martin, qui observe que le projet de captation de CO2 Ulcos, conditionné
à un accord de financement par l'Union européenne, « n'a de sens que sur
des hauts fourneaux pérennes ».
« La
vérité c'est que l'usine de Florange est compétitive, y compris sa filière
chaude, ses hauts fourneaux, son aciérie. Ce n'est pas un slogan syndical.
C'est ArcelorMittal qui le dit en 2011, juste avant de nous arrêter les hauts
fourneaux », affirme encore le leader CFDT, selon qui Florange est « le
deuxième meilleure des cinq usines ArcelorMittal d'Europe du Nord ».
Avec
AFP